lundi 27 mars 2017

THÉRAPIE DE GROUPE

" Aujourd'hui, nous avons le plaisir d’accueillir un nouveau membre dans notre cercle,
je vais de ce pas le laisser se présenter. "

" Bonjour, mon nom est Thibault. "

" Bonjour Thibault. "

" Alors Thibault raconte nous ton parcours et comment es tu arrivé à ce constat. "

" Voilà, c'est à la fois simple et compliqué à expliquer, mais je pense que j'ai toujours été ainsi.
Dès mon plus jeune âge, j'aimais soumettre mes idées et je me satisfaisais lorsqu'elles étaient adoptées.
Certains appellent cela, être une force de proposition, jusque là rien de bien méchant.
Je pense que tout est devenu plus clair pour moi, lorsque j'ai rencontré la femme avec qui je partage ma vie, car la relation de couple permet de se projeter quotidiennement tout en passant par de nombreuses émotions et sentiments. "

" Merci Thibault, merci d'avoir exposé brièvement ce qui t'a amené à ce constat,
le seul fait de ta présence parmi nous, est déjà une victoire en soi,
car le plus dur c'est de le reconnaître. "

Voici comment chaque semaine pendant une heure nous comparons nos expériences de vie et nous nous complaisons dans le fait de nous définir tels que nous sommes réellement.

Après dix heures de thérapie, je me sens non pas changé mais plus sincère avec moi même,
cette thérapie n'a pas pour but de guérir ni même d'apaiser loin de là,
son but est uniquement d'admettre.

A l'heure  des nouvelles technologies, des réseaux sociaux et du développement personnel à outrance,
le sujet de nos débats dans notre thérapie est universel,
il est commun à chaque être humain et est à la base de tous nos moindres agissements.

De quoi parle-t-on? de quoi débattons nous?
A ce moment précis, vous devez encore vous le demander, n'est ce pas ?

Lorsque l'on dit "Je t'aime", est-ce un amour inconditionnel envers autrui ou juste une façon de satisfaire son amour propre, en aimant uniquement l'image de nous même que nous renvoie l'autre?

Que ça soit dans une photo de classe, de groupe, de famille ou même de mariage la première personne que l'on regarde, est-ce les autres ou nous même?

Les photos de profils, les selfies, Facebook, Instagram, Snapchat, toutes ces applications qui se veulent rimer avec partage, rencontrent un vif succès uniquement car elles mettent en lumière notre nature la plus enfouie et la plus tabou, car il n'est pas bon de se définir ainsi dans notre société moderne.

Vous l'avez sans doute compris, l'Homme est de nature égoïste et il ne peut en déroger, derrière chaque émotion ou sentiment, l'ego a toujours sa place et l'aura toujours, qu'on le veuille ou non.
Même la personne la plus altruiste du monde, si tant est qu'elle existe,
se satisfait du bonheur quelle procure à son prochain.

Lors de nos thérapies de groupe nous nous satisfaisons de reconnaître notre égoïsme
en comparaison aux autres qui ne le reconnaissent pas,
les croyants lors de leurs assemblées, se satisfont d'être en accords avec leur dogme,
lors de l’écriture de ce texte, j'aime à vous faire réfléchir en satisfaisant mon propre ego.

L'Homme est un éternel égoïste, mais son égoïsme est soigneusement dissimulé,
derrière ses émotions et ses sentiments, à savoir que plus ceux ci seront grands,
plus la soif de satisfaire son ego sera grande.

LNU

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